Yves Vanderhaeghe: "Je dois plus faire mes preuves qu’un autre"
Viré à Gand, Vanderhaeghe se bat contre l’étiquette de bon coach pour un petit club. Son palmarès est pourtant bien garni.
- Publié le 21-05-2019 à 19h03
- Mis à jour le 21-05-2019 à 21h01
Viré à Gand, Vanderhaeghe se bat contre l’étiquette de bon coach pour un petit club. Son palmarès est pourtant bien garni. Yves Vanderhaeghe termine la saison en beauté, mais elle a été très mouvementée au début, quand il était à La Gantoise. Le 8 octobre 2018, il y a été limogé. "Nous étions septièmes et nous avions perdu 0-4 contre Bruges et 1-5 contre Genk, les deuxième et premier du classement final. Mon équipe n’était pas encore prête. Mais je suis persuadé que j’aurais aussi qualifié Gand pour les playoffs 1."
Le visage de Vanderhaeghe était beaucoup plus tendu à Gand que ces jours-ci à Courtrai. "Chaque jour, je me prenais des coups sur la tête", se souvient-il. "Mais je ne suis pas du genre à régler des comptes avec des ex-patrons. Est-ce que j’ai dit une seule fois que j’étais frustré ? Non ! J’ai ma propre idée au sujet de ce C4, mais je la garde pour moi. Je n’étais pas dépressif. Le jour où je croise Louwagie ou De Witte, je leur serrerai la main. J’ai été sans emploi pendant cinq semaines. Au fond, cette période m’a fait du bien. J’ai repris la course à pied et j’ai perdu six kilos…"
Ce qui dérange Vanderhaeghe, c’est qu’il a l’étiquette de coach qui est bon pour des petits clubs ou des clubs moyens, mais pas pour des grands clubs.
"Je sais que je me vends mal, mais cela ne m’intéresse pas. Vous vous souvenez de ma carrière de joueur ? Il a fallu sept ans avant qu’on soit convaincu de mes capacités et que je reçoive ma chance à Anderlecht. Je devais plus faire mes preuves que d’autres. En tant qu’entraîneur, c’est la même chose."
Est-ce que cela signifie qu’il rêve aussi d’une chance à Anderlecht ? "J’aurais déjà pu signer deux fois à Anderlecht, mais en tant que T2. D’abord sous Hasi, puis sous Vanhaezebrouck. J’ai refusé ; je ne le regrette pas. Mais tout entraîneur doit avoir l’ambition de vouloir être champion. Celui qui ne partage pas cet avis ment. Mais avant d’aller à Anderlecht, il faudra que je convainque tout le monde de mes capacités."
Le seul moyen , c’est d’enchaîner les résultats. Modeste comme il est, Vanderhaeghe préfère nous laisser citer son palmarès : quatre qualifications pour les playoffs 1 sur cinq (Gand ne lui a pas donné la chance de terminer la saison, alors qu’il était monté de la 14e place à la 4e place l’année d’avant), deux qualifications européennes et une finale de Coupe de Belgique. Est-ce qu’une qualification européenne avec Courtrai serait la plus belle prestation de toutes ? Vanderhaeghe réfléchit pendant une quinzaine de secondes. "Peut-être bien, oui. Mais je ne ferai pas de folies si on se qualifie. Je serai déjà content de partir en vacances avec Olivier Deschacht. Je ne ferai le fou que le jour où je serai champion."
Pour le moment, il n’est pas question d’un départ de Courtrai. "J’ai encore deux ans de contrat, et je reste. En janvier, j’ai refusé une proposition de l’étranger. Je sens énormément de confiance de la part des gens de Courtrai. On me consulte même pour le recrutement de joueurs. J’ai eu quelques entretiens avec des joueurs ; j’en aurai encore dans les jours à venir. Je m’amuse vraiment au KVK."